lundi 13 novembre 2006

Sommet Chine-Afrique

Les 4 et 5 novembre 2006 s’est déroulé le troisième sommet Chine - Afrique.

Réunis à Pékin, les 24 chefs d'Etats africains et la Chine ont mis en place des mesures d'aides et de soutien en ce qui concerne le continent africain (doublement de l'aide financière sur trois ans, annulation d'une partie de la dette, prêts à taux préférentiels etc...). Le président chinois, Hu Jintao, a rappelé que la Chine attache une importance particulière à la qualité de ces relations.

Cet événement a été dominé par la coopération économique mais a également permis de renforcer les liens politiques qui unissent la Chine et l'Afrique tout en évinçant les questions embarrassantes comme la situation catastrophique du Darfour : « S'il existe un seul pays capable de jouer un rôle important, c'est la Chine », disait Jan Pronk, envoyé spécial de l'ONU, tout juste expulsé du Soudan. Pékin n'a pas voté la résolution du 31 août qui devait envoyer 20 000 soldats et policiers au Darfour afin de relever la force de l'Union africaine. Mais elle n'y a pas non plus opposé son veto. L'ambiguïté tient à d'énormes investissements pétroliers. Le Soudan exporte vers la Chine l'essentiel des 500 000 barils qu'il extrait chaque jour. Les compagnies chinoises auraient investi jusqu'à 7 milliards de dollars dans le pays.

La plus grande réunion jamais organisée par la Chine s'est conclue par l'adoption d'un nouveau plan d'action pour la période 2007-2009. Le texte, adopté à l'unanimité, met en avant " l'égalité politique, la confiance mutuelle, la coopération économique gagnant-gagnant et les échanges culturels". Ce document demande aussi aux pays riches de "tenir leurs engagements" sur l'ouverture de leurs marchés, l'aide financière et l'allègement de la dette. 16 accords commerciaux, entre douze sociétés chinoises et des gouvernements et des compagnies africaines, représentant un montant total de 1,9 milliard de dollars ont été signés. la Chine s'est également engagée à construire des hôpitaux et à accorder 300 millions de yuans (37,5 millions de dollars) pour lutter contre la malaria. Enfin, près de 300 jeunes volontaires chinois devraient se rendre sur le continent africain pour y construire une centaine d'écoles dans les zones rurales. La Chine a annoncé aussi son intention de faire passer le nombre de bourses pour les étudiants africains de 2000 à 4000 d'ici 2009.

Pour finir, avec sa politique de "non-ingérence", la Chine est d'autant mieux accueillie en Afrique malgré la contestation de groupes de défense des droits de l'homme. En effet, elle pose peu ou pas de conditions à ses relations avec des pays pointés du doigt en Occident, tels le Soudan ou le Zimbabwe. Ils estiment qu'en refusant l'amélioration des libertés, l'engagement de la Chine en Afrique renforce des gouvernements soumis à la pression des Occidentaux. "La politique de la Chine a non seulement maintenu certains des pires responsables d'atteintes aux droits de l'homme du continent mais aussi affaibli les moyens de pression des pays tiers pour obtenir un plus grand respect des droits de l'homme", souligne Human Rights Watch, défenseur des droits de l'homme.

Il faudra attendre 2009 le prochain sommet Chine-Afrique qui se déroulera en Egypte.

Valentine (TES)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo pour cet article Valentine : clair, bien construit, bien écrit, il a toutes les qualités d'un article rédigé par un "pro". C'est très prometteur pour l'avenir...

Anonyme a dit…

l'article met bien en relief la situation actuelle entre ces deux régions du monde. Je pense que la Chine est en train de réaliser ce que font les FTN au sein de son propre espace.Elle surexploite une mainoeuvre peu couteuse et un environnement deja mis a mal...

Anonyme a dit…

magnifique article ma petite valentine!!!comme le dit mickey(lol!) ça promet pour la suite!!!