jeudi 28 septembre 2006

Vous cherchez à évoluer professionellement ?


"Dans les locaux du Médiapôle de Chalon-sur-Saône s'est tenu le forum d'information sur la rentrée du CNAM (Conservatoire National d'Arts et Métiers) qui aura lieu le 2 octobre.
Le CNAM est un grand établissement supérieur public sous tutelle de l'éducation nationale qui propose des formations continues hors temps ouvrable, permettant ainsi aux employés d'une entreprise d'assister à des cours de 18 heures à 21 heures ou le samedi matin.
Les matières enseignées sur trois sites, l'IUT, le Médiapôle et l'ENSAM de Cluny, sont très variées : de l'électrotechnique à l'économie-gestion en passant par le management, la mécanique ou la communication, il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges et pour tous les niveaux.
Mr Enjary est intervenant en économie, matière qu'il enseigne également au lycée la Prat's à Cluny, et pour lui le CNAM est très positif : "la manière avec laquelle j'enseigne au CNAM est un peu différente de celle que j'adopte en établissement scolaire, parce qu'il s'adresse à un public adulte, hétérogène et expérimenté. Cela m'oblige à une exigence, vis-à-vis de mon enseignement, dont je peux ensuite me servir pour mes classes. C'est un chalenge très interessant et très enrichissant de devoir être à la hauteur de tous les élèves quel que soit leur profil."
Des enseignants ayant cette philosophie ne sont pas fréquent dans le système scolaire traditionnel, ce qui méritait d'être souligné."

Article paru dans le journal de Saône et Loire le 28 septembre 2006

Croyez-vous qu'on pouvait louper un article comme celui-ci sur notre proffesseur d'économie préféré!!!!!!!

Elisabeth LUCIANI et Mathilde BRIOT

mardi 26 septembre 2006

Retraites: faut-il abolir les régimes spéciaux?

Petit rappel sur les retraites (ou régimes généraux):L'âge légal de départ à la retraite est, depuis 1982, de 60 ans mais, dans le système de répartition en vigueur(depuis l'été 1993), les salariés du privé doivent cotiser pendant 40 ans pour s'ouvrir le droit à une pension versée à 100% de leurs droits: il faut donc aujourd'hui avoir commencé à cotiser à l'âge de 20 ans pour partir à la retraite à 60 ans à taux plein.Avec l'allongement de la durée des études, l'âge de la retraite est de fait repoussée au delà de 60 ans.

1) Qu'est-ce que les régimes spéciaux et à qui sont-ils destinés ?
Les régimes spéciaux jouent le même rôle que les dispositifs de préretraite, de dispense de recherche d'emploi en fin de carrière. Ils permettent ainsi de partir en retraite entre 55 ans et 60 ans. Les bénéficiaires de ces régimes sont les personnels de la fonction publique, les commerçants, les agriculteurs, les professions libérales et également les pêcheurs retraités, et les retraités de la Comédie française. On compote également quelques députés et sénateurs ainsi que des clercs de notaires, des mineurs de fond, les ministres des cultes d'Alsace et de Moselle, les salariés de la Chambre de commerces et de l'industrie de Paris et ceux de la Banque de France. Cependant les principaux bénéficiaires restent les personnels de la SNCF, de la RATP et surtout des industries électriques et gazières (IEG), parmis lesquels EDF, GDF, mais aussi la compagnie nationale du Rhône (groupe Suez). Il est tout de même important de rappeler que les régimes spéciaux concernent seulement 5,8 % des retraités.

2) Quelles sont les différences entre les régimes spéciaux et les régimes généraux ?
La principale différence concerne la durée d'activité proffesionnelle nécessaire pour bénéficier d'une retraite à temps plein. Dans le srégimes spéciaux elle est toujours fixée à 37 ans et demie au lieu des 40 ans prévus dans le privé et la fonction publique. L'âge de départ à la retraite reste autorisé sous certaines conditions dès 55 ans, voire 50 ans pour les conducteurs de train et de métro.
La deuxième différence concerne le calcul des pensions. Pour le régime spécial, ce calcul repose sur les derniers salaires et non sur les meilleurs années, comme dans le régime général.
Enfin, aucun système de pénalité n'est prévu lors de départs anticipés comme l'a institué, pour les autres régimes, la réforme de 2003.

3)Quels sont les problèmes liés aux systèmes spéciaux?
Tout d'abord, les différents partis n'ont pas tous le même point de vue des régimes spéciaux. Ainsi, Nicolas Sarkozy déclarait le 14 septembre 2006 que: "Celui qui dira qu'il est normal que des gens cotisent 40 ans pour que les autres cotisent 37 ans et demi ne respecterait pas les Français." Le conseil d'orientation des retraites(COR) est plus nuancé. Pour lui, "la comparaison [entre les régimes] mérite des précautions." En effet, si le départ à la retra ite s'échelonne entre 55 ans et 60 ans pour les personnels des régimes spéciaux, l'âge moyen de cessation d'activité des autres salariés reste de 57,6 ans. La différence n'est donc pas aussi considérable qu'il n'y parait.
De plus, les dirigeants de la caisse de retraites des IEG soulignent que certains dirigeants ou cadres, voire l'ensemble des salariés de certaines entreprises dans l'industrie, la banque ou l'assurance, perçoivent pour leur retraire, des avantages dits "supplémentaires" non négligeables.
On constate également qu'en raison de la diminution du nombre de cotisants par rapport à celui des retraités, la situation financière des régimes spéciaux reste préoccupante.

4)Quels sont les moyens mis en place afin de conserver les régimes spéciaux?
Dans le domaine financier, l'équilibre de ces régimes est assuré par une contribution exceptionnelle des entreprises de 7,6 milliards d'euros reversés à la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV) et par une contribution tarifaire d'acheminement (CTA) supportée par les clients. Cependant, à la RATP, où la réforme s'enlise comme à la SNCF, où elle n'a pas encore été engagée, l'Etat devrait apporter une garantie sous forme d'une subvention d'équilibre.
Néanmoins, les syndicats craignent que cette polémique des régimes spéciaux ne servent de pretexte pour agraver les conditions générales des retraites. Ainsi, M.DEVY déclare que: "nous avons besoin que les salariés défendent le systéme par répartion, sans qu'ils soient obligés de se tourner vers des solutions d'épargne individuelle." De plus la présidente du Medef, Laurence Parisot a rappellée le 19 septembre qu' "il faut que les Français comprennent qu'il leur faudra faire encore des efforts. Car ce qui a été entrepris n'est pas suffisant pour assurer les retraites d'ici 10 ou 15 ans." En effet, en 1965 il y avait 4,4 actifs pour un retraité alors qu'en 2005 on en comptait plus que 1,6. On a donc un problème de la société face aux retraites, avec ou sans les régimes spéciaux.
Il faudrait plutôt se demander quelles mesures faut-il mettre en place afin de retablir la situation économique et financière des retraites en y incluant les régimes spéciaux?

Mathilde BRIOT

lundi 18 septembre 2006

La fusion GDF - SUEZ

Bonsoir à toutes et à tous
Vous l'avez tant attendu : le blog de la filière ES du lycée La Prat's est reparti!
Je préciserai prochainement les "nouveautés" à venir pour cette nouvelle année scolaire. En attendant, l'actualité économique de la première quinzaine de septembre a été dominée par le projet de privatisation de GDF en vue de la fusion avec SUEZ. Voici un billet pour mieux comprendre :
Fusion GDF-SUEZ
Au-delà de sa dimension politique, ce projet de fusion soulève trois questions importantes d'un point de vue économique :
1) Quelles sont les raisons justifiant ce projet?
Ce projet s'explique d'abord par la libéralisation du secteur énergétique en Europe. Dès le milieu de la décennie 1990, il a été décidé d'ouvrir progressivement puis totalement (sommet européen de Barcelone en 2002) les marchés de l'électricité et du gaz à la concurrence. Ainsi, l'ouverture à la concurrence des ces marchés a débuté dès le 01 juillet 2004 pour les entreprises et s'étendra aux particuliers à compter du 01 juillet 2007.
Ce projet de fusion s'explique surtout par les stratégies respectives des deux entreprises. GDF cherche à développer une stratégie de diversification de ses activités au-delà du gaz pour mieux lutter contre ses concurrents européens comme l'allemand E.ON ou l'italien ENI. Originellement spécialisée dans le traitement de l'eau et des déchets, l'entreprise SUEZ souhaite être davantage présente dans le secteur de l'énergie : sa filiale Electrabel (premier fournisseur d'électricité en Belgique) manifeste sa volonté d'étendre ses activités en France. Le rapprochement de GDF et de SUEZ permettrait donc de créer un des leaders européens du gaz et de l'électricité en Europe.
2) Quels sont les "gains" liés à cette opération de concentration?
En devenant l'un des principaux acheteurs européens de gaz sur le marché mondial alors GDF-SUEZ bénéficierait d'un rapport de force plus favorable en matière d'approvisionnement auprès de fournisseurs comme GAZPROM et SONATRACH (entreprises russe et algérienne qui resprésentent à elles seules 36% des importations de gaz naturel de l'Union Européenne). Néanmoins, il convient de ne pas faire preuve d'optimisme démesuré car ces deux "géants" ont signé ensemble (au mois d'août 2006) des accords de coopération révélateurs d'un partenariat durable.
Cette fusion permettrait aussi d'être plus concurrentiel (cette nouvelle entité pourrait proposer une offre regroupant fourniture de gaz et d'électricité à de nombreux clients de GDF et rivaliser sérieusement avec EDF), d'être plus innovant (GDF-SUEZ pourra être davantage présent dans le nucléaire, l'hydraulique et le thermique au moment où les tensions sur le marché des hydrocarbures sont fortes), et enfin d'être plus solide financièrement afin de faire face aux futurs investissements nécessaires dans les centrales électriques.
3) Quels sont les risques liés à cette fusion?
Les réticences au projet de fusion portent sur le fait que les consommateurs risquent d'être "perdants" : une hausse des tarifs de l'énergie est attendue.
En théorie, cette fusion devrait accroître la concurrence et donc les prix de l'énergie devraient baisser. Mais, la nuance s'impose.
Premièrement, GDF et SUEZ n'ont aucun intérêt à se livrer à une "guerre des prix" car elles conservent au moins deux intérêts communs : elles ont le même actionnaire principal (Etat) et elles disposent d'une structure commune à savoir EDF-GDF Distribution.
Deuxièmement, la baisse des tarifs est d'autant plus improbable que GDF et SUEZ auront un rapport de force plus favorable que GDF actuellement en vue d'obtenir l'accord de l'Etat pour augmenter ses tarifs.
Enfin, il apparaît que la concurrence a peu d'impact sur la structure du prix. Les tarifs de transport et de distribution représentent 50% du prix total et restent réglementés. L'autre moitié du prix correspond au prix d'achat du gaz sur le marché mondial. Or, les prix sont indexés sur ceux du pétrole dans le cadre de contrats d'approvisionnement (15 à 25 ans de livraison). Comme le prix du pétrole tend à augmenter alors il n'y a guère d'espoir pour que les tarifs baissent! Le rôle de la Commission européenne va alors s'avérer déterminant. En critiquant la position dominante dont jouit SUEZ en Belgique avec sa filiale DISTRIGAZ (laquelle possède 85% du marché du gaz), elle pourrait exiger - pour éviter la hausse des tarifs de l'énergie - que SUEZ vende ses actifs à la concurrence dans le secteur du gaz (usines, gazoducs, terminaux). En attendant la réponse de SUEZ, la Commission ne rendra un avis définitif sur cette opération de fusion que le 25 octobre 2006.
Cédrick Enjary