Lundi de Pentecôte: situation contrastée

Aujourd’hui, lundi de Pentecôte, la France est « coupée en deux » : ceux qui travaillent et ceux qui poursuivent leurs week-end (c’est notre cas !). Après la canicule de l’été 2003, le gouvernement de Jean Pierre Raffarin a en effet mis en place une journée de solidarité destinée à financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. En juillet 2005, après une première édition marquée par un fort absentéisme scolaire et plusieurs mouvements sociaux, le Premier ministre Dominique de Villepin s'était dit favorable à plus de souplesse.

Ainsi, le gouvernement a mis en place une application "à la carte" de cette mesure. Salariés et employeurs peuvent s'organiser librement. La situation est donc très différente dans les administrations et les entreprises françaises. Les fonctionnaires bénéficient d'un week-end prolongé, mais devront céder un jour de RTT. Les écoles, collèges et lycées resteront fermés, mais les enseignants seront redevables d'une journée (ou de deux demi-journées) «consacrée hors temps scolaire à la concertation ». Le Conseil d'Etat a confirmé l'interdiction de circulation des poids lourds alors que beaucoup d’entreprises doivent travailler (mais sans pouvoir effectuer de livraisons ni utiliser les services de l’Etat tels que la Poste). Toutefois, certaines entreprises ont décidé de ne pas ouvrir: par exemple, Total, comme l'an dernier, offrira le lundi de Pentecôte à ses salariés (ce qui ne peut pas être effectué dans les petites entreprises d’où le renforcement des inégalités). Chez les médecins, le syndicat MG-France recommande aux généralistes de fermer leurs cabinets.

Selon un sondage publié par le Parisien samedi, 60% des Français seront en congé lundi, tandis que 40% travailleront.

Il faut tout de même savoir, que l’année dernière, la journée de la Pentecôte a permis de rapporter près de deux milliards d’euros à l’Etat. Ces derniers ont servi à la création de places dans des établissements spécialisés ou à la rénovation de certains établissements d'accueil pour les personnes handicapées et les personnes âgées dépendantes. Le ministre délégué à la sécurité sociale déclare même que «sans la journée de solidarité, nous ne pourrions pas faire autant pour les personnes handicapées et pour les personnes âgées ».

Elise (1es)