samedi 27 janvier 2007

Un criminel devenu martyr?

Saddam Hussein a été exécuté le samedi 30 décembre 2006 par pendaison. Devenu chef du système dictatorial en Irak pendant trente-quatre ans grâce à un coup d’Etat en 1969, il avait depuis installé la terreur comme mode de gouvernement dans le pays. Trois ans après son arrestation par l’armée américaine, Saddam Hussein a été condamné à mort par le Haut Tribunal pénal irakien.

Cependant, malgré une sentence qui peut paraître justifiée, l’exécution du dictateur a provoquée de nombreuses réactions.
« La justice a été rendue au nom du peuple », a déclaré le chef du gouvernement, Nouri Al-Maliki. Oui la justice a été rendue car le peuple irakien a pu juger lui-même son bourreau et cette exécution s’inscrit comme une sorte de vengeance dans l’Histoire de l’Irak. Mais Saddam Hussein a été jugé uniquement pour le massacre de 148 habitants d’un village chiite en 1982, il n’a donc pas répondu de l’ensemble de ses actes devant la justice, de quoi laisser un goût amer aux irakiens face à cette exécution précipitée et aux crimes impunis.
De plus, appliquer la peine de mort à un dictateur accusé de « crime contre l’humanité » n’est-ce pas se rabaisser à imiter les crimes pour lesquels on l’a condamné ?
De même, Saddam Hussein a été exécuté le premier jour de l’Aïd (fête musulmane durant laquelle chaque famille sacrifie un animal pour commémorer la soumission d’Abraham à Dieu) ce qui le transforme ainsi aux yeux de la religion en martyr. Peut-on faire d’un criminel un martyr ? Est-ce réellement le statut que méritait l’ancien dictateur?

Enfin, Georges Bush a déclaré que cette exécution est «une étape importante sur la route de l'Irak vers une démocratie qui peut se gouverner, être autosuffisante et se défendre, et être un allié dans la guerre contre la terreur ». Rappelons que l'Irak est toujours victime d’une guerre civile particulièrement sanglante et qu’elle n’a découvert la démocratie que depuis quelques mois. Il apparaît donc difficile de croire qu’une exécution de ce type, réalisée dans de telles conditions soit propice à l’installation d’une démocratie sereine.
La conservation de la peine de mort étant une atteinte au « droit à la vie », la mort de Saddam Hussein résulterait plus d’un crime collectif que d’une condamnation digne d’une démocratie.

Valentine (TES)


3 commentaires:

Elise a dit…

ton article est très interessant! il met bien en avant toutes les questions posées par cette execution...

Anonyme a dit…

bravo il fallait vraiment en parler et tu l'as fait de manière détaillé et trés interresante. Je pense que cet article nous explique vraiment l'incapacité de la justice dans certains domaines...merci!!!!!!!!!!!

Anonyme a dit…

Article interessant, bien rédigé, bravo :) !